Chute de 41 % du chiffre d'affaires hors intersecteurs
Si la dégradation des marges a été sensible dans la téléphonie, la situation semble encore plus altérée dans la division "Autres activités" qui regroupe, essentiellement, ce qui reste des opérations d'Iliad dans le Minitel. La division avait réussi à afficher une surprenante progression de 9.5 % des ventes au 1S04, soit des revenus totaux de €13.85 M. Mais cette performance n'a été, de fait, que la conséquence de la très forte progression des refacturations intersecteurs. Ainsi, et de façon quelque peu surprenante, cette division non
seulement refacture des loyers aux autres filiales du groupe, mais est également en charge des achats de ressources publicitaires pour le compte de One.Tel. De sorte que, expurgé des revenus intersecteurs, le chiffre d'affaires de la division Autres activités ressort à €7.3 M au 1S04, soit une décroissance de 41 % sur les 12 derniers mois. La société évoque (p. 15 du rapport de gestion 1S04), une chute de 28 % du chiffre d'affaires "propre à l'activité d'Iliad" : hors éventuelle déconsolidation d'activité d'un semestre à l'autre, ce chiffre ne semble pas correspondre à la réalité comptable de la contraction du chiffre d'affaires hors intersecteurs. La direction financière d'Iliad, malgré nos demandes répétées, n'a pas encore répondu à nos demandes d'explications sur cette logique de refacturation entre les divisions.
Subventions croisées ?
La division reste, certes, une activité rentable qui a dégagé un EBITDA de €1.9 M au 1S04 (identique au REAA), mais la chute des marges a été beaucoup plus forte que nous pouvions l'anticiper avec une contraction de l'EBITDA de près 0.9 M sur les 12 derniers mois. Cette baisse reste peu significative tant en valeur absolue qu'eu égard à la contribution de la divisionaux résultats d'Iliad, mais elle exprime toutefois une baisse de 31 % sur 12 mois et de 48 % par rapport au 2S04. Les taux de marges ont, d'autre part, connu une évolution erratique au cours du dernier semestre. La marge de REAA (calculée sur les revenus hors intersecteurs) passe ainsi de 69 % au 2S03 à 26 % au 1S04. De là à penser qu'un mécanisme de subvention croisée a été mis en place pour minimiser les coûts d'achats publicitaires de One.Tel au cours des six derniers mois est une analyse que la direction d'Iliad se devra de confirmer ou d'infirmer dans les jours prochains. Toujours est-il que ce phénomène, pour l'instant inexpliqué, est quelque peu venu gâcher la fête que constituait la très bonne orientation des marges de la division Internet au cours de ce dernier semestre.